Faire de son parcours professionnel un jeu de piste ? Voici comment Pauline Guyot a tracé son propre itinéraire au rythme de ses découvertes, de ses rencontres et de ses passions.
La musique est la 1ʳᵉ chose qui la met sur la voie de l’ENSEA : pianiste, batteuse et violoncelliste, elle a l’option de 2ᵉ année « Électronique et signal pour la musique » dans le viseur. Originaire de Bourgogne, elle intègre l'école après sa CPGE pour devenir ingénieure du son.
Son destin est tout tracé. Ou presque.
Car à l’ENSEA, toutes ses certitudes s’envolent au contact de 3 éléments :
- Le traitement du signal – elle tombe dedans dès le début de la formation ! Ajoutez-y un intérêt poussé pour le biomédical hérité de ses parents et vous obtenez une potion rudement efficace pour intégrer la spécialité de 3ᵉ année « Electronique pour le Vivant et les Écosystèmes » aujourd'hui dirigée par Camille Simon Chane !
- La recherche scientifique – un stage aux États-Unis en fin en 1e année vient planter la graine qui, deux ans plus tard, aura éclos en un double diplôme Ingénieur ENSEA & Master Recherche en partenariat avec CY Paris Cergy Université, parcours « IA et Robotique ».
- L’engagement associatif – en 2ᵉ année, elle est secrétaire du Bureau des Arts et Présidente du Club Aviron ENSEA. Elle s’y découvre une passion, des amis et une mission : mobiliser suffisamment d’étudiantes pour créer une seconde équipe mixte, la première de l’école et son premier projet à impact !
Et après ? Les neurosciences lui font de l’œil, mais c’est dans la cardiologie qu’elle décroche son stage de 3ᵉ année. Elle réalise son Projet de Fin d’Études au sein de CyberNano, une start-up scientifique située en Lorraine et spécialisée dans l’analyse statistique dans le domaine.
Elle rencontre Thierry Bastogne, responsable scientifique de l’entreprise qui s’avère être Professeur au sein de l’Université de Lorraine et… son futur Directeur de thèse !
Elle fait aussi la connaissance de El-Hadi Djermoune et de Bruno Chenuel, pneumologue de profession, spécialisé dans les questions d’apnée du sommeil.
Le sujet touche Pauline en plein cœur et elle décide de consacrer sa thèse au développement d’une méthode de détection du syndrome de l’apnée du sommeil chez les insuffisants cardiaques. L'objectif ? Enrayer le cercle vicieux qui existe entre apnée du sommeil et maladie cardiaque.
Les résultats sont tels qu’en 2018, avant la fin de sa thèse, on lui propose de donner vie au projet !
Rebelote : virage à 90.
Même si Pauline ne s’est jamais projetée dans l’entrepreneuriat, l’opportunité est trop belle et, pour les 4 millions de Français souffrant d’apnée du sommeil, le besoin est là.
C’est le grand saut.
Pauline co-fonde Noviga – « innovation » en esperanto – avec ses associés, pour donner vie à ce projet de recherche et en faire bénéficier les patients.
L’objectif est d’apporter au monde de la santé des solutions de diagnostic fiables et innovantes. En se basant sur son travail de recherche, l'équipe développe une 1ʳᵉ plateforme numérique à destination des cardiologues pour leur permettre de dépister facilement et le plus tôt possible un syndrome d’apnée du sommeil en l’intégrant à leur pratique quotidienne.
Aujourd'hui, Spineo est sur le point d'être commercialisée. Pauline est devenue l'entrepreneure qu'elle n'a jamais prévu de devenir. Mais que voulez-vous ? Le cœur a ses raisons.
C'est aussi ça l'ingénierie : savoir suivre son instinct et sortir des sentiers battus pour trouver sa voie.