Le robot Berenson participe actuellement à l'exposition Persona au Musée du Quai Branly, exposition qui a été inaugurée le 25 janvier 2016.
Un robot au musée, apprentissage cognitif et conduite esthétique
 

Notre projet est le fruit d’une collaboration entre roboticiens et ethnologues ayant aboutit à la construction d’un robot de forme vaguement humanoïde appelé « Berenson ». Ce robot est à la fois un outil et un modèle pour des études en ethnologie et en robotique (apprentissage autonome). Notre projet vise à interroger la nature et le rôle des conduites esthétiques telles qu’on peut les observer dans les Musées. Nous défendrons l’idée que l’esthétique comme technique d’apprentissage intensif de différenciation des perceptions apporte un avantage adaptatif (et potentiellement évolutionnaire) qui peut être mis en évidence indirectement par le biais d’expérimentations robotiques.

Notre robot humanoïde « Berenson » développe une forme « d'esthétique artificielle », inculquée par le biais d’un apprentissage du « goût des autres ». De manière caricaturale, Berenson apprend sous la supervision d'un humain à associer une œuvre à une valence plus ou moins positive en se basant sur un réseau de neurone (NN) et une Architecture (sensori-motrice) bio-inspiré. L’apprentissage d’associations entre des « vues locales » et une valence est utilisé pour contrôler la direction du robot afin qu’il se dirige vers certains objets en fonction d’une motivation donnée (aller vers les objets préférés par exemple).

Sur le plan des interactions Homme-Machine, nous avons aussi montré que l’intérêt des visiteurs porté au robot ne dépendait pas que de sa forme mais de sa capacité à interagir aussi sur un registre émotionnel (ici des expressions faciales). Des travaux sont en cours pour analyser l’impact positif du couplage synchrone entre les actions des visiteurs et les expressions du robot.
Ces travaux vont se poursuivre par l’ajout de mécanismes neuronaux élémentaires permettant l’émergence de capacité d’attention conjointe importantes pour obtenir des interactions plus « naturelles » avec les visiteurs du musée mais aussi pour discuter d’un point de vue théorique l’émergence de la notion d’agentivité.

Ce projet de recherche est financé par la Fondation des sciences du patrimoine, dans le cadre du Labex Patrima.